Tout a commencé en novembre 2016, lorsque je suis montée en Alsace pour rendre visite à ma mère. Je venais d’avoir 52 ans trois mois plus tôt. Mariée depuis 30 ans, des enfants, une vie confortable. J’habitais en Provence depuis l’âge de 23 ans. C’était pour le week-end du 11 12 13 novembre. J'ai retrouvé mon amoureux du lycée, quand j'étais en terminale. À l’époque, j’étais folle amoureuse de lui, et lui de moi. Mais je ne le savais pas à ce moment-là, car il était très mystérieux. En fait on avait relativement gardé le contact, mais sans se voir beaucoup, avec ce que l’on croyait être devenu une amitié. Je crois que durant les 34 ans écoulés, nous avons dû nous voir trois/ quatre fois. La dernière fois que je l'avais vu c'était cinq ans auparavant, quand ma mère s'est faite opérer d'un cancer. À ce moment-là, je suis passée le voir quelques cinq minutes à l'agence immobilière qu'il a ouverte il y a quelques années dans la ville où était notre lycée et où vit ma mère. Il y a eu un trouble entre nous, étrange, sur lequel on n'a pas su mettre les mots... Le lendemain, je retournais en Provence avec mari et enfants, troublée, mais la vie continuait…
Et ce trouble est revenu au galop quand nous nous sommes revus au mois de novembre sur le parking du lycée, en fin de journée, un peu dans la pénombre… Nous nous sommes embrassés comme 34 ans plus tôt… C’est moi qui ai refait le premier pas, comme 34 ans auparavant ! La machine était lancée … le lendemain je suis retournée en Provence, 890 km plus bas,mais je savais déjà que rien ne serait comme avant. On avait besoin de s'appeler, de s'écrire des messages, comme des amants que nous n’avions pourtant pas eu le temps d’être… ! J’ai décidé de remonter en Alsace quelques jours en décembre, entre Noël et nouvel an. J’avais trop besoin de le retrouver. Il avait réservé une chambre d’hôtel … Notre relation à l'époque du lycée n'était pas allée jusque-là. De ce court séjour de décembre, il en est sorti une évidence: celle que nous étions faits l'un pour l'autre. Osmose, harmonie, complicité, besoin l'un de l'autre… quelque chose que je n'avais jamais ressenti, et lui non plus. Il a cinq jours de plus que moi, mais nous nous sommes quittés à l'époque du lycée, l’été qui a suivi l’obtention de mon BAC, parce que lui était en seconde (petit problèmes de parcours scolaire: santé et autres), moi en terminale. Nous étions pourtant très amoureux l’un de l’autre, mais il avait du mal à s'investir dans notre relation, sachant qu'après le bac je partirai à la fac (médecine) et que lui serait en première. Pour un pas en avant, il faisait trois pas en arrière. Je me suis découragée, et je l'ai quitté durant cet été qui suivit le bac. J'ai appris par la suite qu'il en avait beaucoup souffert. On a continué de s'écrire, de se souhaiter les anniversaires, Noël, nouvel an…
C’était donc un réel bonheur de se retrouver autant d’années plus tard! Il était très beau à 17 ans, beaucoup de filles craquaient pour lui. Un garçon très énigmatique, au charme discret et envoûtant… A 52 ans, bien sûr il avait changé, mais restait beau mec! Quant à moi, je me trouve bien plus séduisante qu’à 17 ans !
Mon mari a découvert ma relation en février. Je n’ai rien nié et ai décidé d’assumer complètement cette relation. La procédure de divorce est donc entamée. Mais mon amoureux, jamais marié, pas d’enfants, vit avec une compagne depuis une dizaine d’années, qui partage sa vie professionnelle, et qui n’est toujours pas au courant de ce que nous vivons ! Il essaye prudemment de construire son avenir professionnel sans elle pour que je puisse trouver une place dans sa vie auprès de lui, ou lui auprès de moi. Nous essayons de nous voir chaque mois, quand je fais les 890 km x2 de trajet pour le rejoindre. Je ne regrette rien même si ce n’est pas facile au quotidien, car c’est un réel bonheur quand nous sommes ensemble, même clandestinement.
Voilà ma « petite »histoire …