Les pères solos : défis et succès au quotidien

DiscussionsDuForum Messages postés 344 Date d'inscription lundi 8 janvier 2024 Statut Administrateur Dernière intervention 24 octobre 2024   - 28 mai 2024 à 08:35
 Paulo - 31 mai 2024 à 08:16

25 % des familles sont aujourd’hui monoparentales en France. Parmi elles, 18% sont constituées d’un papa solo et de son ou ses enfants*.

Que vous soyez des pères séparés avec la garde principale, des papas veufs, des pères divorcés en garde alternée, ... racontez-nous les défis que vous rencontrez en tant que parent solo et aussi ce qui fait vos succès !

*stats insee 2021


5 réponses

Bonjour,

La logistique est un sacré challenge. Mes enfants ont des goûts et des rythmes différents et je suis seul pour tout gérer. Du coup, je trouve des arrangements, par exemple pendant que les grands ont leurs activités j'en profite pour faire la sieste en même temps que la petite.

Au début tout semble compliqué, mais en définitive, rien n'est insurmontable.

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J’ai perdu ma femme quand mon fils avait 6 mois. Je suis rentré du Québec pour m’installer en région parisienne, où j’ai bénéficié de l’aide de mes deux sœurs et de ma mère. Malgré cela, c’est compliqué quand vous êtes seul, homme ou femme. Vous devez être à la crèche le matin et le soir, ne retenir que les emplois qui vous permettent de sortir à 17 h 45, accepter d’être dispo vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ne pas bénéficier d’un week-end sur deux, être fatigué. En outre, élever seul un enfant, c’est un seul salaire mais une chambre en plus… Ces petites bêtes-là ne sont pas livrées avec un mode d’emploi. On angoisse, c’est inhérent à la paternité et la maternité. Mais seul avec son fils, on cherche des référentes féminines, et le plus difficile, c’est le sentiment qu’il manque l’autre, sa mère, à l’enfant. Comme je ne pouvais pas me dédoubler, il s’est adapté. Il a très tôt joué seul à deux mètres de moi… Et ce qui est étonnant, c’est qu’il essaie de me protéger (je vous rassure, il est chiant aussi).

«Le plus important dans ma façon d’éduquer mon fils, c’est d’éviter les silences. J’ai été conditionné par l’éducation québécoise où l’on dit tout aux enfants. Il n’existe pas de tabous entre nous sur le corps, la mort, ou sa mère. Pour le reste, je fais un boulot de mère. Je ne suis pas la maman, mais j’assure un travail maternel. Ou du moins celui que l’on attribue aux femmes : je fais à manger, des câlins etc. Au fond, un père seul est une mère comme les autres. La différence, c’est qu’on est soupçonné d’incompétence. On vous demande sans cesse : «Comment tu fais ?» Je réponds toujours «comme les autres». A force d’être questionné sur sa légitimité, on peut commencer à douter de bien faire. Aujourd’hui j’en rigole, mais… Quand je suis arrivé à Roissy, il n’y avait pas de table à langer dans les toilettes des hommes, au Québec c’est systématique : j’ai dû aller dans les toilettes des femmes !

«Maintenant qu’il a grandi, j’ai l’impression qu’on me jauge moins. Je n’ai plus le sentiment d’a priori négatifs que j’avais quand il était bébé. Nous ne sommes pas hypernombreux dans mon cas, mais il y a aussi les hommes qui ont obtenu la garde principale. Or il y a beaucoup de réseaux d’aide pour les femmes seules, pas pour les hommes. On en parle moins, les hommes aussi se livrent moins, et sont peut-être comme tous ces mecs qui ne veulent pas demander leur chemin… C’est étrange à un moment où l’on parle tant d’égalité femmes-hommes. L’égalité, c’est dans les deux sens non ? C’est quand même incroyable, par exemple, que le club de fidélité des magasins Du pareil au même s’appelle le «club des mamans». Comme s’il n’y avait que des mamans pour acheter des vêtements aux enfants…

Source libération

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Ca fait du bien de pouvoir échanger avec des papas solos. Quand ma femme est partie, j'ai cru que tout s'effondrait et en fait, ce sont mes enfants qui m'ont permis de ne pas toucher le fond. 

Je ne suis sans doute pas un père parfait, mais je fais de mon mieux. Je suis très bien entouré, ma mère, mes soeurs et des amies passent régulièrement à la maison pour m'aider, me donner des conseils ou juste être présentes pour les enfants. C'est important qu'ils aient des références féminines à qui s'identifier.

Aujourd'hui je me sens à l'aise dans ce rôle, confiant et sur de moi. Ca ne s'est pas fait en un jour, mais ça en vaut la peine. Ils en valent la peine.

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Bonjour,

Je ne suis pas un papa solo, par contre, mon frère l'est. Je passe le plus clair de mon temps à échanger avec lui et à lui rendre visite, aussi je parlerai un peu pour lui. 

Je pense que ce qui est difficile chez les papas solos (du moins chez mon frère), c'est qu'il a du mal à demander de l'aide. Il a très souvent peur d'être jugé. Sur tout. Sur la manière dont il habille son fils, sur son éducation, le temps qu'il passe avec lui, ce qu'il lui accorde ou non...

Le plus difficile, ce n'est pas de s'occuper de ses enfants, car il le fait très bien, c'est de supporter le regard des autres, la société, pas toujours très bienveillante.

Certains papas ici ressentent-ils la même chose ?

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Bonjour,

Chaque fois que mon fils réussit quelque chose, affronte une peur, passe une barrière, réalise un exploit, franchit une étape, .... C'est un succès pour moi aussi. Ses défis et ses succès sont les miens. S'il échoue, j'échoue aussi.

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